Ces données sont téléchargeables ici.
Antony Mauvais
27 juin 2019
La découverte des chercheurs alumni
En 2015, l’Allemagne lançait la marque Research in Germany – Land of ideas pour attirer les meilleurs chercheurs internationaux et créer des liens durables avec eux[1]. Cette initiative n’aurait pas été possible sans l’impulsion de Georg Schütte, recruté par le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche lorsqu’il était secrétaire général de la Fondation Humboldt. Cette initiative est même l’aboutissement d’une coopération de longue date, ce que résume parfaitement un magazine consacré à la découverte des chercheurs alumni[2].
Presque impensable il y a à peine 20 ans, cette innovation découle évidemment de la très forte contribution des alumni au fonctionnement des universités, démontrée par les Etats-Unis : les chercheurs alumni sont des ambassadeurs de la recherche allemande, un groupe cible distinct à fidéliser. Pour les deux publics – alumni et chercheurs alumni -, le travail commence dès l’arrivée dans l’établissement. Il exige des universités qu’elles se développent à la fois en tant que prestataires de formations et de services : c’est là que qu’elles doivent d’abord établir la relation de confiance, avant de pouvoir leur demander de l’aide.
A la différence toutefois des étudiants, sensibles au lien émotionnel ou à la nostalgie envers leur alma mater, les chercheurs alumni attachent davantage d’importance aux avantages clairs apportés à leur travail quotidien avant de rejoindre un réseau alumni. Pour être attractif auprès d’eux, un agenda haut de gamme doit leur être proposé, axé sur la recherche et adapté à leurs besoins et intérêts professionnels spécifiques.
Par conséquent, les chercheurs alumni seraient des ambassadeurs idéaux de la France. A l’issue de leur séjour, à condition naturellement qu’ils aient bénéficié des meilleures conditions d’accueil, leur exposition à l’excellence de notre recherche et leur expérience directe de notre pays leur permet de communiquer leurs connaissances et impressions à un public international.
Ils sont mieux informés et plus authentiques lorsqu’il s’agit de la recherche française et de la promotion de la France comme centre international de recherche de premier plan. Les relations avec eux sont bien plus spécifiques, car ils peuvent appuyer l’internationalisation de leur université d’accueil qui, quant à elles, peut affiner son profil international et améliorer son positionnement dans la guerre mondiale pour les talents.
Pour les universités, l’investissement est clairement rentable. Les chercheurs alumni sont en quelque sorte leur visage dans le monde. Ils ont le pouvoir de rehausser la réputation nationale et internationale et peuvent :
- apporter un soutien précieux en tant qu’enseignant ou mentor de l’établissement hôte;
- aider à le positionner dans le monde entier comme un lieu attrayant d’apprentissage et de recherche ;
- contribuer à optimiser l’enseignement et la recherche par leur critique constructive et leurs connaissances ;
- renforcer le réseau de l’université dans le monde des affaires, de la politique, de la science et de la recherche, élargissant et renforçant ainsi sa sphère d’influence ;
- contribuer également à leurs propres réseaux, facilitant ainsi les contacts avec les donateurs potentiels, les sponsors et les partenaires de collaboration.
La clé pour les alumni est ce sentiment gagnant-gagnant. La qualité et l’orientation professionnelle d’un réseau sont des facteurs essentiels pour que les chercheurs alumni se joignent à un réseau et s’y sentent fidèles. Surtout à un moment où l’adhésion à de multiples réseaux alumni est la norme.
Pourtant, alors que presque toutes les universités allemandes impliquées attachent une grande importance au soutien aux chercheurs invités internationaux, les activités entreprises avant et après le séjour de recherche sont rarement ancrées dans les politiques universitaires à un niveau stratégiques. Les services des relations internationales ou des ressources humaines, généralement chargés de soutenir les chercheurs invités pendant leur séjour à l’université, sont rarement acteurs de la gestion des relations post-visites, bien qu’ils coopèrent fréquemment avec les bureaux alumni.
En France, c’est la même situation qui prévaut. Or, Ce qui est particulièrement important pour les publics en mobilité au cours de ces phases de leur vie et de leur carrière, ce sont précisément les liens qu’espèrent établir les universités avec eux pour pouvoir développer des relations réciproques. Autrement dit, la méthode d’accompagnement du cycle de vie des chercheurs alumni, développée Outre-Rhin par la Fondation Humboldt (AvH), paraît applicable en France suivant 5 phases :
Les explorateurs
C’est le séjour en France, les premiers succès dans la recherche, l’immersion dans un groupe de travail ou une institution en France, l’apprentissage du français et des défis liés à la mobilité internationale, les contacts professionnels, connaissances, amitiés et expériences qui marquent une vie, bref : la formation de liens avec la France.
Pour l’alma mater, c’est le temps de l’accueil des chercheurs et de leurs familles via son Centre EURAXESS pour toutes les questions liées à l’arrivée et au séjour, crucial pour l’établissement de liens professionnels et affectifs et l’enregistrement des données personnelles conformément au RGPD[3].
Les fonceurs
C’est le retour dans le pays d’origine ou le séjour dans un autre pays, l’emploi dans un premier poste, la planification des prochaines étapes de la carrière, l’établissement d’un profil académique propre, le retour dans les réseaux locaux, de nouvelles visites à l’étranger, les projets de recherche avec un plus grand nombre de partenaires et le maintien des relations avec la France.
C’est le temps des premières expériences d’orientation d’autres chercheurs envisageant un séjour de recherche en France, de l’exploitation d’un réseau dans un autre pays pour faire avancer sa propre carrière scientifique, l’utilisation de contacts en France pour les aspects personnels de son propre travail scientifique.
Pour l’institution d’accueil c’est le temps de l’information des chercheurs alumni sur les développements, les activités et les ressources intéressantes de l’institution en France. Ce sont les contacts avec d’autres alumni de l’établissement dans l’actuel pays de résidence du chercheur alumni.
Les réseauteurs
C’est un poste permanent à l’étranger en tant que chercheur expérimenté, l’installation et la reconnaissance dans le domaine d’expertise, la préparation à une promotion, un nouveau séjour de recherche à l’étranger, en France ou ailleurs.
C’est le temps de l’expérience dans l’obtention de financements, du développement de sa propre équipe et de l’élargissement des contacts académiques dans le pays et à l’étranger, du renforcement de l’exploitation des réseaux en France pour sa propre recherche académique et pour inciter les jeunes chercheurs à y faire de la recherche.
Pour l’alma mater, c’est celui d’offrir un nouveau séjour de recherche en France, de l’intégration des chercheurs alumni en tant que conférenciers, le soutien de la coopération à long terme entre établissements d’accueil et d’origine, etc.
Les façonneurs
C’est l’emploi à l’étranger à un poste de direction dans un établissement de recherche, la réputation grâce à un domaine d’expertise plus large, la direction d’équipes, un rôle accru en tant que manager. Ce sont les grands projets de recherche, y compris ceux auxquels participent plusieurs pays.
C’est le temps de la compréhension approfondie des réseaux et de la façon de les activer efficacement, de l’intérêt à poursuivre le mentorat de ses protégés et à les placer dans le système académique, de l’importance des contacts internationaux pour sa propre réputation et position en tant que conseiller de l’établissement d’origine pour les questions liées à l’internationalisation. Pour l’alma mater, c’est aussi celui de leur conférer un rôle d’ambassadeur de la culture et de la science française auprès des représentants de la communauté scientifique du pays d’origine et d’autres acteurs importants de la société.
Les mentors
C’est la forte réputation au sein d’une discipline académique, la fin des tâches d’enseignement et d’administration, plus de temps pour la recherche, un rôle assumé de conseiller stratégique.
C’est le temps de l’activation systématique des réseaux pour des intérêts de recherche spécifiques, de l’intérêt accru pour la transmission d’expériences et le giving back.
Pour l’alma mater, c’est enfin l’intégration des chercheurs alumni en tant que représentants, par exemple lors de congrès à l’étranger, et leur intégration en tant que conseiller sur les questions d’internationalisation à un niveau stratégique élevé.
En définitive, selon l’AvH, une initiative chercheurs alumni repose sur 3 piliers : construire les structures nécessaires, utiliser les chercheurs alumni pour des responsabilités stratégiques et offrir des services liés à la science à ce groupe particulier d’anciens.
Le futur des chercheurs alumni
L’excellence attire l’excellence. C’est ce que réaffirme la Fondation Humboldt dans une nouvelle publication parue en 2018[4]. Une culture de l’accueil alliée à un haut degré de professionnalisme sont essentiels pour lier les scientifiques et chercheurs de haut niveau. Il est nécessaire d’atteindre à la fois la tête et le cœur pour obtenir fidélité et liens durables. Si la communication numérique deviendra sans doute plus facile et simplifiée avec le temps, les obstacles à surmonter en termes de distance physique pourraient bien augmenter. Les voyages pourraient devenir plus coûteux et les environnements géopolitiques pourraient bien limiter les activités transfrontalières.
La taille de l’université joue un rôle important, les grandes pouvant mieux utiliser le potentiel des chercheurs alumni lorsqu’il s’agit de solliciter leurs conseils en matière d’internationalisation. Le contact personnel entre ces derniers et leurs anciens établissements d’accueil demeure un aspect essentiel du travail. Les bourses de réinvitation sont extrêmement populaires, de même que les conférences spécialisées ou les événements réservés aux chercheurs alumni.
Le thème du développement (international) de la carrière est essentiel pour nombre d’entre eux, en particulier en début de carrière. C’est pourquoi il convient d’offrir des événements de réseautage autour de ce sujet. Dans l’ensemble, on peut dire que les projets universitaires ne seront efficaces que s’ils apportent une valeur ajoutée et des avantages clairs.
Les réseaux sociaux recèlent un énorme potentiel pour forger des liens avec les chercheurs alumni de la génération Y (ou millennials). Avec leurs attentes numériques et Web (LinkedIn, Research Gate, academia.edu), leurs connaissances et leurs besoins, ils vont changer profondément la sphère des relations avec les alumni. Alors que les générations précédentes distinguaient vie professionnelle et vie privée, la génération Y brouille les frontières entre ces deux mondes. La communication avec les médias sociaux doit tenir compte de ces tendances et répondre à l’évolution des habitudes des futurs chercheurs alumni appartenant à la génération Y. Ceux qui gèrent les chercheurs alumni doivent penser l’évolution de la structure et de la fonctionnalité des réseaux en ligne existants.
Il s’agit donc aussi de profiter de cette opportunité en partageant le contenu de son site Web via les réseaux sociaux, d’y rechercher ses influenceurs, d’y être authentique.
Se projeter dans l’avenir grâce aux chercheurs alumni peut alors se dérouler en 4 étapes :
- élaborer une stratégie dédiée ;
- Créer et développer l’organisation pour le travail chercheurs alumni ;
- Personnaliser le dispositif en fonction de leurs attentes ;
- Utiliser le potentiel des chercheurs alumni et les impliquer dans les activités stratégiques de l’établissement.
Avec les changements fondamentaux qui se profilent à l’horizon, comment être attractif pour les chercheurs de demain ? La numérisation du monde, les superordinateurs et le big data nous ont fait basculer dans le quatrième paradigme : la science pilotée par les données. On s’attend à des effets particulièrement spectaculaires dans les sciences humaines et les arts.
Les frontières entre les domaines de recherche et les disciplines s’estompent. Il n’y aura pas de limites aux possibilités de collaboration entre les diverses disciplines de recherche et une véritable explosion d’approches et de projets multidisciplinaires est sur le point de se produire. La séparation entre les sciences humaines et les sciences dites naturelles est en passe d’être abandonnée au profit d’une approche plus large et universelle fondée sur la science.
À l’avenir, les étudiants devront aussi étudier à plusieurs endroits, ceci dès le début de leurs études. Le marché du travail montre en effet que les personnes qui restent mobiles atteignent leurs objectifs professionnels plus rapidement : cela vaut aussi pour les carrières scientifiques.
La présence physique aux méga-conférences va ainsi diminuer en faveur de la participation en ligne. Malgré cela, les jeunes chercheurs accordent beaucoup plus d’importance que les générations précédentes à une vie privée et à une autonomie équilibrée. Cela ne signifie pas qu’ils travailleront moins, au contraire : à l’avenir, les universités auront à offrir des mesures de soutien adaptées si elles veulent recruter et retenir les bons chercheurs.
Le contact personnel gardera toute son importance. Avec le nombre croissant d’excellents centres de recherche dans le monde, la concurrence pour les idées et pour la publication va s’intensifier, mais l’intensité des collaborations comptera plus que leur nombre.
Il y a enfin l’abandon du processus
traditionnel de publication dans des revues à comité de lecture au profit de la
publication en libre accès. Dans ce
contexte, les nouvelles générations sont encore plus axées sur l’esprit
d’équipe. Les jeunes scientifiques
d’aujourd’hui ont grandi avec les réseaux sociaux, sont optimistes,
indépendants, idealistes, ouverts à l’activité entrepreneuriale, mais les
hiérarchies ne sont pas leur truc. Ils accordent de l’importance à la sécurité
d’emploi, préférant un emploi à la création d’entreprise. Ils s’identifient davantage à leur équipe
qu’à leur institution.
Le statut d’alumni ne reposera plus seulement sur
la présence physique, mais sera peut-être l’expression d’une multitude de
contacts et de liens.
[1] https://alumni.uni-heidelberg.de/down/duz-future-researchalumni.pdf
[2] https://www.humboldt-foundation.de/fileadmin/Bewerben/Leben_und_Forschen_in_Deutschland/research-alumni-broschure-duz.pdf
[3] https://www.humboldt-foundation.de/fileadmin/Bewerben/Leben_und_Forschen_in_Deutschland/research-alumni-broschure-duz.pdf
[4] RGPD : Règlement Général sur la protection des données de l’Union européenne, nᵒ 2016/679, texte de référence en matière de protection des données à caractère personnel. Il renforce et unifie cette protection pour les individus au sein de l’UE.
Antony Mauvais
6 décembre 2018
Améliorer les conditions d’accueil des scientifiques étrangers de haut niveau venant travailler en France, maintenir le contact avec eux après leur retour dans leur pays. Voici 25 ans, ce sont les missions que le Prof. Guy Ourisson confiait à la Fondation nationale Alfred Kastler qu’il venait de créer.
La veille et l’expertise juridiques, le réseau EURAXESS, l’annuaire ALFRED, l’observatoire de la mobilité scientifique et un dialogue continuel avec les décideurs contribuent à réaliser l’un de ses rêves les plus chers.
Antony Mauvais
27 septembre 2018
Le groupe de travail logement du réseau Euraxess français vient de publier la dernière mise à jour de son guide logement. Indispensable pour mieux comprendre les règles de la location en France !
Antony Mauvais
20 septembre 2018
Dans le cadre du Welcome Desk Paris 2018, la FnAK a contribué à la formation de l’équipe multiculturelle et multilingue : du 10 septembre au 23 novembre, la Cité internationale universitaire de Paris simplifie la rentrée des étudiants et chercheurs du monde.
Partout en France grâce aux Centres EURAXESS, le logiciel ALFRED® simplifie celle des chercheurs en mobilité : depuis la mi-septembre, leur nombre dépasse le total enregistré en 2017 (12514 doctorants et post-doctorants).
Antony Mauvais
12 juillet 2018
Rédigée par le juriste de la FnAK-CiuP chargé de la veille et de l’expertise juridique, une note sur la loi orientation et réussite des étudiants est à la disposition des Centres de services et Points de contact locaux EURAXESS sur le forum de discussion de ce réseau. Outre ses dispositions principales relatives à l’organisation de l’accès des lycéens aux universités et formations de leur choix, cette loi supprime le régime spécifique aux étudiants de prise en charge de leurs frais de santé, assumée désormais dans le cadre de la protection universelle maladie (PUMA).
Antony Mauvais
2 juillet 2018
A Montpellier les 25-26 juin, où nos collègues du réseau EURAXESS Français accueillaient ces journées, nous avons pu visiter le Service Accueil International Etudiants/Chercheurs (SAIEC), flambant neuf, dans les locaux mêmes de la COMUE. Ce service renforce encore l’étroite coopération établie entre le Centres de Services Euraxess et le Service des Etrangers de la Préfecture de Montpellier. Le SAIEC devient ainsi le deuxième exemple d’un tel rapprochement, après la Cité internationale universitaire de Paris avec son Welcome Desk depuis septembre 2017, qui centralise désormais l’accueil étudiants et chercheurs étrangers à la rentrée, de septembre à novembre, sur une plateforme d’accueil multiservices.
Peut-être devons-nous de tels rapprochements à un dialogue établi de longue date avec le Ministère de l’Intérieur et les Préfectures ? Il convient en effet de rappeler que la France est à l’origine de la procédure scientifique-chercheur, particulièrement simplifiée et accélérée en faveur de la mobilité internationale des talents scientifiques venant des pays tiers (hors UE). Proposée par la FnAK dès 1998 au Ministère de la Recherche, à la demande de ce celui-ci, cette procédure a été naturellement confortée par la montée ne puissance du réseau EURAXESS français (une quarantaine de Centres de services et Point de contacts) et leur nécessaire coopération avec les services des étrangers en Préfecture. Transposée partout en Europe depuis 2005, grâce à la Directive chercheurs, la procédure est à présent adoptée par le réseau EURAXESS européen.
Quel sera le prochain Centre de services EURAXESS français à emboîtera le pas à Paris et Montpellier ?
Quel pays européen saura s’inspirer de cette nouvelle initiative française en faveur des chercheurs en mobilité internationale ?
Antony Mauvais
25 juin 2018
L’arrivée continue des demandeurs d’asiles aux portes de l’Europe, le Brexit, les pays entraînés dans son sillage et l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis sont à vous faire douter de l’existence d’une connaissance et d’une recherche sans frontière. La crise de confiance qui touche le vieux continent remet en question les principes mêmes de la gestion des migrations. Elle représente un défi sans précédent pour nos administrations, nos gouvernements ou pour une approche commune de l’Union Européenne.
Aussi sommes-nous encore assez loin d’en avoir fini avec l’incessante révision des réglementations liées à la mobilité – qu’elle soit ou non professionnelle -, ou bien avec l’accumulation des textes juridiques afférents, européens et nationaux. Ainsi l’expertise de la FnAK et du réseau Euraxess, relative à la mobilité académique, sera-t-elle encore durablement sollicitée, comme ce fut le cas en 2017 avec l’accueil des réfugiés syriens, turcs ou afghans avec le programme PAUSE.
Devant ces nouveaux enjeux, qui se déclinent pour la FnAK aux niveaux régional et national (Grand-Est et France métropolitaine), l’essor du dispositif ALFRED®[1] est un véritable encouragement. D’abord parce que la progression des inscriptions dans notre annuaire reste significative (+18,7% en 2017), ensuite en raison du développement prévisionnel des plateformes suivantes :
- Convention d’accueil, avec l’intégration au logiciel du processus réglementaire qui permet aux établissements d’inviter puis accueillir les chercheurs des pays tiers. L’ensemble des personnes impliquées dans la chaîne de l’accueil de ces chercheurs bénéficieront de ce nouveau process, depuis les équipes de recherche jusqu’aux Préfectures, en passant par les Centres Euraxess, les services des universités comme des organismes ;
- Guichet unique, sur lequel les universités pourront appuyer leurs propres plateformes d’accueil à la rentrée universitaire, période pendant laquelle elles accueillent plus de la moitié de leurs publics en mobilité internationale. Il s’agit d’un développement exclusif pour la région Grand-Est, que la FnAK veillera à adapter aux contraintes de chaque université ;
- Carrière scientifique, en coopération avec l’Association Bernard Gregory dont c’est le domaine d’expertise, ainsi qu’avec les organismes de recherche les plus avancés en la matière. Le développement de cette plateforme visera à faire bénéficier ces derniers d’une mise en relation avec les chercheurs en mobilité au service du recrutement des meilleurs talents.
A terme, le déploiement national de ces nouvelles plateformes intégrées à ALFRED®, complémentaires de la plateforme logement sur laquelle s’appuient déjà plusieurs Centres Euraxess, doit garantir une offre de services complète pour l’accompagnement des chercheurs en mobilité vers la France.
Pour ces différents développements, la FnAK devra d’abord relever le défi d’adapter ALFRED® au règlement général sur la protection des données (RGPD), voulu par l’Union Européenne pour accroître la protection des personnes concernées par un traitement de leurs données à caractère personnel. Nous percevons réellement cette obligation réglementaire comme une opportunité, puisqu’elle va nous permettre d’accorder nos outils de travail à notre éthique professionnelle, conformément à la défense de la personne humaine si chère à Alfred Kastler.
Notre rapport d’activité 2017 est téléchargeable ici. Retrouvez-y l’observatoire de la mobilité, avec les chiffres de l’Union européenne, ceux du Ministère de l’Intérieur, ceux d’Euraxess et d’acc&ss FnAK, et les rubriques habituelles.
[1] ALumni and Foreign REsearchers Directory
Antony Mauvais
17 juin 2018
La réforme territoriale a vraiment changé la donne pour le Grand-Est, où la Lorraine, la Champagne-Ardenne et l’Alsace ne forment plus qu’une seule et même région depuis août 2015. A nouveau périmètre nouvelle organisation : les élus des collectivités sont particulièrement attentifs à optimiser sa gestion, à tous points de vue.
Avec les Centres Euraxess concernés, nous y voyons l’opportunité de mutualiser nos projets pour l’accompagnement des publics en mobilité internationale. Après une première réunion très constructive à Nancy le 15 juin, d’autres réunions doivent nous permettre de trouver de nouvelles synergies territoriales, telles qu’un observatoire de la mobilité vers le Grand-Est, la coopération transfrontalière, etc.
Antony Mauvais
11 juin 2018
Avec le Brexit et l’élection de Trump, la donne a vraiment changé. La crise financière de 2008 avait déjà transformé les conditions de travail, fragilisé le monde académique et précarisé le recrutement ; à présent, la contribution des scientifiques à la société est remise en question. Le sentiment des gens est que la science et la politique les ont laissés pour compte. Face à cette nouvelle secousse, les organisations européennes en sciences, recherche, éducation et innovation ont dû réaffirmer le besoin d’un échange ouvert des idées et des personnes[1],[2].
Mais faire face à l’inattendu, au contre-intuitif et à l’irrationnel du sillage post-Brexit appelle une autre réponse. Les chercheurs, qui avaient déjà appris à se vendre, mettre en avant leur adaptabilité, leur capacité à travailler en équipe ou leur aptitude à valoriser leur réseau, sont aujourd’hui confrontés à l’obsolescence d’une gouvernance du sommet vers la base. Dans ce nouveau monde, où ce que nous savons est qui nous connaissons, le défi des scientifiques est d’assurer une plus grande contribution de la base vers le sommet pour éclairer la future politique scientifique et sociale.
Les nouveaux concepts de politique scientifique apparus récemment (RRI, open-science, etc.), ouvrent de nouvelles voies vers une recherche et une innovation plus pertinentes pour la société. Les conditions préalables sont, entre autres, l’adoption dans le travail scientifique de principes d’intégrité, d’ouverture, de responsabilité et de pluridisciplinarité. Les sciences sociales et humaines ont également un rôle clé à jouer.
Or ce nouveau contrat social ne peut être réalisé qu’en créant une communauté forte qui le soutient. L’émergence souhaitée d’un Homo scientificus europaeus revigorera-t-elle la voix des scientifiques en Europe ?
L’Union Européenne n’a certes pas attendu pour formaliser son propre modèle de transmission des connaissances scientifiques dans ses politiques, et définir son mécanisme consultatif scientifique (SAM)[3]. Mais il est trop tôt pour juger, avant d’avoir déterminé où et comment apporter sa contribution.
Dans le grand chamboulement du paysage international, les pays qui avaient pris de l’avance dans l’accompagnement de la carrière scientifique – l’Allemagne et le Royaume-Uni – sont avantagés, même si l’incertitude prévaut désormais Outre-Manche depuis le Brexit et les perspectives incertaines liées à la circulation des idées et des personnes.
Une enquête allemande menée auprès de 4900 doctorants et post-doctorants – hommes et femmes, avec et sans enfants – visant à savoir si les jeunes chercheurs restent dans la recherche après avoir fondé une famille, a permis d’identifier les aspirations professionnelles et familiales parmi les chercheurs interrogés. L’enquête a révélé qu’ils ne souhaitent pas mettre en veilleuse leurs objectifs familiaux en raison de leur carrière. L’inverse est également vrai : les jeunes chercheuses – et exceptionnellement les femmes post-doctorantes – qui ont déjà fondé une famille veulent rester à l’université pour suivre leurs ambitions professionnelles et équilibrer les exigences liées au travail et à la vie familiale. Avec une politique favorable à la famille, les universités jouent un rôle déterminant. En France également ?
[1] Déclaration de Bruxelles : http://seppi.over-blog.com/2017/03/la-declaration-de-bruxelles-sur-l-ethique-et-les-principes-pour-l-elaboration-des-politiques-en-matiere-de-science-et-de-societe.htm
[2] Marche pour les sciences : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_pour_les_sciences
[3] Conference for Science Journalists 2017 : http://www.eusja.org/wp-content/uploads/2018/01/ECSJ2017-final-Report-1.pdf
Antony Mauvais
4 juin 2018
Les données d’Eurostat et du Ministère de l’Intérieur relatives aux délivrances de titres de séjour, respectivement dans l’UE et en France, sont détaillées en annexe de notre rapport annuel 2017 (pp. 20 à 30). En 2016, après une progression constante pendant 5 ans, la France est presque revenue à sa position de 2014, avec 3316 titres de séjour délivrés (-11,9% par rapport à 2015), peut-être un tribut payé pour une menace terroriste encore très élevée dans l’hexagone. Cependant quelques pays continuent leur progression, comme les Pays-Bas, le Danemark, la République tchèque ou la Pologne. Il convient de savoir que certains autres pays européens utilisent d’autres procédures pour accueillir les chercheurs des pays tiers, notamment le Royaume-Uni et l’Allemagne, ce qui empêche une analyse éclairée de la mobilité scientifique vers l’Europe.
Avec 12514 chercheurs de 145 nationalités accompagnés en 2016, les données nationales d’acc&ss FnAK et d’Euraxess progressent de 18,7% par rapport à 2016 (10176). L’adoption du système ALFRED® par les universités de Bordeaux et Angers n’y est certainement pas étrangère. Cette tendance pourrait bien se confirmer l’an prochain, avec les prochains développements annoncés : plateformes convention d’accueil, guichet unique à la rentrée universitaire.
En ce qui Concerne les publics scientifiques accompagnés par les Centres Euraxess, la part des doctorants progresse encore légèrement pour atteindre 55,6% (55,1% en 2016). Les 3 autres publics sont : les conjoints de chercheurs (+5,8%), les staffs universitaires (+2,9%) et, en Ile-de-France seulement, les étudiants (-4,6%).
Pour ce qui est de la répartition par continent, la tendance observée depuis 8 ans se confirme pour chaque continent sauf l’Asie, qui revient à son rang de 2014 (29,0% ; -2,6% par rapport à 2017). La progression de la mobilité des chercheurs africains est très significative (34,5% ; +10,1%), tout comme le repli de ceux venant d’Europe (19,6% ; -6,1%). L’analyse par secteurs continentaux confirme la nette progression de l’Afrique du Nord, de l’Ouest, et du Centre (respectivement +3,8 et +3,0% pour les 2 derniers), tandis que le recul de la mobilité venant des pays de l’UE est très marqué (-6,9%). Le repli de la mobilité scientifique Chinoise (-3,9%) suffit à expliquer celui de la mobilité du continent asiatique. La Chine reste malgré tout en tête des pays pour les chercheurs ayant déjà le grade de docteur, mais perd sa place pour les doctorants et se retrouve au 8ème rang.
Quant à la part des femmes dans la mobilité scientifique, elle fait mieux que se stabiliser et remonte à son niveau de 2014, avec au moins 1,0% de mieux que l’an passé pour les post-doctorantes (34,0%) comme pour les doctorantes (42,3%). Dans la même période, la classification par domaines scientifiques et technologiques confirme la part croissante prise par les sciences exactes et naturelles (+0,8%), médicales et sanitaires (+0,7%) ainsi que sociales (+0,7%), cela à nouveau au détriment des sciences de l’ingénieur (-2,0%).
En 2017, la situation familiale des chercheurs en mobilité révèle une nette progression de ceux en couple avec enfant(s) (+8,3%), contrebalancée par le repli des chercheurs venus seuls en France (-8,5%).
Si les proportions par tranches d’âge et durées de séjour ne montrent pas d‘évolution particulière, la langue de communication révèle un avantage qui s’accroît pour la langue anglaise (+ 3,9%) quoique relativisé par celle des données non communiquées (-1,8%).
Trois nouvelles séries de données apportent enfin un éclairage nouveau sur les chercheurs en mobilité vers la France :
– Plus de la moitié d’entre eux arrivent en l’espace de 4 mois, entre les dernières semaines d’août et de novembre (51,8%) ;
– Près de la moitié d’entre eux sont accueillis par une université (47,1%) : près de 90% si on y ajoute les organismes de recherche et les écoles d’ingénieurs ;
– Plus de la moitié sont salariés (56,0%), dont plus du quart par des employeurs étrangers.
Il convient enfin de rappeler en ce qui concerne ces données (répartition régionale en particulier), que nos chiffres correspondent à l’inscription volontaire des chercheurs en mobilité dans la base de données ALFRED®. Par conséquent, nos données reflètent davantage la progression de l’utilisation d’ALFRED® au niveau des universités que l’attractivité scientifique des territoires français.
Antony Mauvais
28 mai 2018
L’an passé le logiciel a permis d’accompagner plus de 12000 chercheurs en mobilité, de tous domaines scientifiques. Près de la moitié d’entre eux ont été accueillis dans une université ; avec les divers organismes et écoles d’ingénieurs, on atteint près de 90%
20 548 Services rendus par 69 experts Euraxess
Antony Mauvais
22 mai 2018
L’an passé le logiciel a permis d’accompagner plus de 12000 chercheurs en mobilité, dont plus de la moitié étaient salariés
20 548 Services rendus par 69 experts Euraxess
Antony Mauvais
14 mai 2018
L’an passé le logiciel a permis d’accompagner plus de 12000 chercheurs en mobilité, dont plus de la moitié en 4 mois, de septembre à décembre
20 548 Services rendus par 69 experts Euraxess
Antony Mauvais
7 mai 2018
L’an passé le logiciel a permis d’accompagner plus de 12000 chercheurs en mobilité, de tous domaines scientifiques
20 548 Services rendus par 69 experts Euraxess
Antony Mauvais
30 avril 2018
L’an passé le logiciel a permis d’accompagner plus de 12000 chercheurs en mobilité, de 145 nationalités. Près de 90% de la mobilité scientifique vers la France proviennent de 8 blocs géo-politiques parmi 17 : Afriques du nord et de l’ouest, autres pays d’Asie et Asie de l’ouest, Union Européenne et autres pays du Conseil de l’Europe
20 548 Services rendus par 69 experts Euraxess
Antony Mauvais
23 avril 2018
L’an passé le logiciel a permis d’accompagner plus de 12 000 chercheurs en mobilité, au cœur de chacun de nos territoires
20 548 Services rendus par 69 experts Euraxess
Antony Mauvais
16 avril 2018
L’an passé le logiciel a permis d’accompagner plus de 12000 chercheurs en mobilité. En 2016 en Europe, 10 921 titres de séjour scientifique chercheur ont été délivrés, dont 30,4 % en France
20 548 Services rendus par 69 experts Euraxess
Antony Mauvais
10 avril 2018
L’an passé, le logiciel a permis d’accompagner près de 20000 personnes en mobilité, dont plus de 12000 chercheurs
28 722 Services rendus par 69 experts Euraxess
- 7 230 Aides au Logement
- 17 235 Aides Administratives
- 612 Aides Diverses
Antony Mauvais
27 mars 2018
A l’Institut de France le 21 mars, avec les Ministères et les collectivités territoriales concernés, cette 4ème réunion a permis d’avancer sur les Conditions de recrutement des chercheurs en mobilité et sur les conditions d’accompagnement de leur séjour & carrière.